Les Français ont-ils le sens du groove ? Savent-ils faire bouger les corps et les esprits ? Les musiques les plus groovy (jazz, rhythm and blues, soul, funk, disco, reggae, calypso, samba) sont nées de l’autre côté de l’Atlantique et les Français n’ont clairement pas ces rythmes dans le sang. Pourtant, l’Hexagone commencé à se réveiller avec la French Touch, cette vague de producteurs électroniques (Daft Punk, Dimitri From Paris, Bob Sinclar, Modjo…) nourris au disco et au funk. Après eux, il y a désormais une nouvelle génération de musiciens français, venus du maniement des platines, du sampling et des bidouillages électroniques, qui possède un incroyable sens du groove. Parmi eux, Doctor Flake, General Elektriks et Chinese Man. Adepte du sampling, Doctor Flake construit un abstract hip-hop énergique, mélancolique et poétique, comme sur son récent « Flake Up ». General Elektriks est également dans l’actualité cet automne avec un nouvel album baptisé « Parker Street ». Fan de Sly Stone et de Curtis Mayfield, il offre un hip-hop organique, aux tourneries funk et aux mélodies pop. Enfin, le collectif marseillais Chinese Man, aux fameuses « Groove Sessions », mixe son triphop avec du funk, du dub, du reggae et du hip-hop. Imparable sur scène, comme Doctor Flake et General Elektriks. •
Doctor Flake. La Péniche, avenue Cuvier, Lille. Le 29 octobre à 20h.
Tarif : 10 a. Tél. : 03 20 57 14 40.
www.lapeniche-lille.com. General Elektriks. Le Grand Mix, 5, place
Notre-Dame, Tourcoing. Le 6 novembre à 18h. Tarifs : 14 et 17 a.
Tél. : 03 20 70 10 00.
www.legrandmix.com. Chinese Man. Le Splendid, 1, place du Mont de Terre, Lille.
Le 10 novembre à 20h.
Tarif : 25,30 a.
Tél. : 03 20 33 17 34.
www.le-splendid.com
À trois jours d’intervalle, Lille accueille deux monstres sacrés du heavy rock metal : Lemmy Kilmister et Alice Cooper. Le premier sera à la tête de son power trio Motörhead, incroyable machine scénique qui défend un heavy rock puissant et combustible, nourri de speed et de trash metal. Depuis 35 ans, le gang sillonne la planète avec une énergie phénoménale et des cartouches d’acier en bandoulière (les hits « Ace Of Spades », « Overkill », « Iron Fist », « Bomber »…). De son côté, Alice Cooper se révèle un showman incroyable. Durant ses grandes années, les années 1970, ses spectacles alliaient musique hard rock/heavy metal avec tout un décorum de films d’horreur (chaise électrique, guillotine, faux sang, serpents et araignées). Jouant à fond sur l’imagerie de l’épouvante et du cauchemar, Alice Cooper a traversé les décennies avec son « shock rock », aujourd’hui davantage bon enfant que réellement provocant. •
Zénith, 1, boulevard des Cités-Unies,
Lille. Motörhead. Le 31 octobre à
20h. Tarifs : 44,40 et 49,90 a.
Alice Cooper. Le 3 novembre à 20h.
Tarifs : de 45,50 à 56,50 a.
Tél. : 03 20 14 15 16.
www.zenithdelille.com
Le site américain de critique musicale qui fait la pluie et le beau temps dans la galaxie des labels indépendants – indie-rock, pop, folk, lo-fi, etc. – a choisi Paris pour un premier festival outre-Atlantique. Depuis 1996, le très consulté Pitchfork attribue des notes sur 10 aux nouveautés. Au fil des années, ces avis quotidiens se sont imposés comme références pour les autres médias, et faiseurs de rois, notamment chez les groupes émergents. Par exemple, depuis janvier, ont obtenu une note supérieure à 8,5: Destroyer, Cut Copy, James Blake, PJ Harvey, Tim Hecker, Tune Yards, Fleet Foxes ou Girls. Et avec un très joli 9,5 sur 10, le folk orchestré de Bon Iver est bien placé pour figurer sur le podium de fin d’année. Mais, d’ici là, il sera du voyage Pitchfork dans la Grande Halle de la Villette. Le 28, les sets programmés d’Aphex Twin, Mondkopf ou Erol Alkan sont trois points forts – à forte dose d’électronique – de ce premier rendez-vous (début à 16 h). Avec les présences de Lykke Li et Jens Lekman – avant Bon Iver, donc – le lendemain sera davantage mélodieux. Pour l’ouverture (le 27 avec Dirty Beaches, etc.) et la clôture (le 29 avec Stay et des surprises) des festivités, le Point Ephémère est aussi sur le coup. En guise de bilan, on n’hésitera pas à mettre une note sur dix à ce nouveau festival !
Du 27 au 29 octobre à la Grande Halle de La Villette, parc de La Villette, 211 avenue Jean Jaurès, 19e. M° Porte de Pantin. Et au Point Ephémère, 190, quai de Valmy, 10e. M° Jaurès ou Louis Blanc. Infos sur
http://pitchforkmusicfestival.fr/fr.
Pour les membres de Mustang, le challenge était simple : comment dépasser la sensation de “jolie découverte” pour s’imposer comme un groupe solidement ancré dans le paysage rock français actuel et à venir ? Encore une fois, l’épineux passage du statut d’outsider à celui d’artiste confirmé se devait de révéler – avec flamboyance, ou du moins une grosse dose d’audace – que le trio emmené par le le guitariste- chanteur Jean Felzine n’a rien d’une simple bulle rock fifties docilement soufflée par l’air du temps. Avec son superbe second album Tabou, le combo clermontois remanie avec brio son patrimoine musical hérité du rock’n’roll brut d’Elvis Presley ou de Roy Orbison et de la pop française des années yéyé.
Aussi impeccable que la protubérante banane arborée par son leader, les chansons de Mustang oscillent avec légèreté et arrogance grivoise entre rockabilly (Ramper), rock synthétique au romantisme désuet (Qu’est-ce qui se passe ?) et ballades symphoniques pour dancing à la déco vintage (on ne se lasse pas de fantasmer sur l’ambiance surannée et frivole du Golf Drouot en écoutant le superbe Restons amants). Si le premier album A71 semblait tremper dans une essence passéiste assumée, Tabou donne à Mustang l’occasion de flirter avec son temps – entre contradictions inconscientes et revendications brouillonnes.
Les lignes de claviers passées au filtre post-punk de Mathématiques ou les intonations hâbleuses de Felzine sur la chanson titre du disque invoquent aussi bien la retenue contemplative de Bashung que l’extravagance émotionnelle qui habite la voix de Daniel Darc. Maintenant, c’est sûr et c’est entendu, le rock made in France a trouvé son bolide pour filer à toute vitesse vers les sommets : la liberté apparaît plus belle au volant d’une Mustang lancée plein pot.
Le 27 octobre à 19 h 30 à la
Gaité-Lyrique, 3 bis, rue Papin, 3e.
M° Réaumur-Sébastopol.
Places : 17,80 ¤.
Point de vue déco, la scène consiste en un ghetto blaster géant, soit un lecteur à cassettes des années 80 de seize mètres de long par huit de hauteur. A la différence près que dans ce dispositif – appelé Boom-Box –, un DJ en chair et en os prend la place du support sonore en plastique et à bande magnétique.
La soirée est produite par l’association de The Creators Project et We Love Art ; la conception de la scène est signée 1024 Architecture (voir focus ci-dessous). En somme, il s’agit du même pool qui a associé Anish Kapoor et Richie Hawtin au Grand Palais pour une Fête de la musique à la jonction de l’art contemporain, de la techno minimale et de la démesure. Pour piloter la Boom Box, The Creators Project et We Love Art laissent les clés de la soirée à LFO, Miss Kittin, Jackson et Actress (Darren Cunningham). On aime assez Jackson et Actress, mais reconnaissons que ce sont les deux premiers cités qui (res-)suscitent notre curiosité. De LFO - précurseur de l’intelligent dance music (via le label Warp) –, à part un long silence radio, peu de sons à se mettre sous le casque depuis un bail... Mais on réédite Frequencies (1991) en vinyle, et il est dit que Mark Bell s’est attelé à fomenter un live à rebondissements.
En 2009, après quelques aventures en solo, Caroline Hervé (alias Miss Kittin) et Michel Amato (alias The Hacker) retrouvaient le fil de la composition à deux, de la voix sensuelle ou indolente posée sur les pulsations vives de Two. La suite est annoncée pour 2012. Pour le petit grain de nostalgie à base de ghetto blaster, d’intelligent dance music et de body music, c’est tout de suite.
We Love 1024, avec LFO,
Miss Kittin, Jackson, samedi 29 octobre à 23 h à la Grande Halle de la Villette, parc de La Villette, 211, avenue Jean Jaurès, 19e.
M° Porte de Pantin.
Places : 29,70 €.
Le producteur Mel Howard aura réussi à faire aimer le jazz et le blues au grand public. Là où d’autres se lancent dans des comédies musicales tape-à-l’oeil, lui préfère circuler sur les rives du Mississippi, à Harlem ou à Chicago, et promouvoir la grande culture noire. Et il a attiré un public nombreux.
Nous le connaissons pour le show endiablé Wild Women Blues, avec la mythique chanteuse Linda Hopkins. Cette fois, il a jeté son dévolu sur un spectacle de Broadway, Harlem Swing, créé en 1978, qui nous plongeait dans les années de la “renaissance noire” juste après la Première Guerre mondiale, et ressuscitait l’une des mythiques figures de l’époque, Fats Waller.
Ce pianiste et chanteur, boulimique et rigolard, cultivait sa gouaille de bon vivant, le chapeau vissé sur le coin du crâne, la clope au bec. Sa chanson peut-être la plus célèbre, Ain’t Misbehavin’, remporta en 1929 un grand succès et fut reprise par tous les génies du jazz (Armstrong, Anita O’Day...). Il l’interpréta
lui-même dans le film Stormy Monday, en 1943, son ultime apparition (il mourutt quelques mois plus tard, à 39 ans seulement), laissant une trace indélébile dans l’histoire du jazz et du piano, dont Harlem Swing exploite brillamment la vigueur depuis un quart de siècle. C’est maintenant aux Parisiens d’en profiter, de goûter les déhanchements des agiles danseurs, leur swing indémodable, de s’imaginer au Cotton Club en 1925, au milieu des couples en train de flirter. Une seule crainte : depuis, il est interdit de fumer en France. Le bon Fats et sa cigarette risquent d’être refoulés à l’entrée. On espère que l’état d’esprit ne sera quand même pas trop clean. Si Fats garde son sourire, cela devrait passer !
Du 18 au 30 octobre à 20 h, le dim. à 18 h 30. Matinées sam. et dim. à 15 h. Folies Bergère, 32, rue Richer, 9e. M° Grands Blds ou Cadet. Tél. : 08 92 681 650. Pl. : de 27 à 60 ¤.
Le nouvel album de dEUS, “Keep You Close”, n’a peut-être pas l’intensité de leurs chefs-d’oeuvre “The Ideal Crash” et “Pocket Revolution”, mais il contient de très bonnes chansons, qui se révèlent au fil des écoutes. Après dix-neuf ans d’activité, la formation belge continue de se renouveler.
"Quand j’avais dix-sept ans, je voyageais avec ma guitare, je jouais un peu partout à la terrasse des cafés, j’ai même chanté aux Halles, à Paris. Je dormais dans des campings, chez des gens. J’achetais un ticket InterRail, qui me permettait d’aller partout en Europe. C’est comme ça que j’ai rencontré les autres musiciens de dEUS. Nous jouions tous dans les rues. J’en voyais un qui reprenait une chanson de John Cale, cela m’intéressait, j’allais le voir, et c’est ainsi que nous avons fait connaissance. Je chantais R.E.M., Bob Dylan, Neil Young… Un jour, je n’avais plus d’argent, j’ai donc dû tendre le chapeau pour gagner un peu de sous et rentrer chez moi. C’était urgent car la rentrée scolaire arrivait. Je devais donc plaire pour que les gens aient envie de donner ! Je me rappelle avoir été plus nerveux devant une terrasse avec quelques personnes que dans une salle de trois mille places. Quand je joue avec dEUS, les gens paient pour me voir, mais devant une terrasse, ils ne payaient pas, et étaient parfois même irrités. Il fallait gagner le public."
Tom Barman.
Discographie
“Worst Case Scenario”
(1994)
“In a Bar, Under the
Sea” (1996)
“The Ideal Crash”
(1999)
“Pocket Revolution”
(2005)
“Vantage Point” (2008)
“Keep You Close” (2011)
A voir
dEUS en concert le 24 octobre
à 20 h au Trianon, 80, bd
Rochechouart, 18e. M° Anvers.
Tél. : 01 44 92 78 00.
Places : 34 €.
Le Tout-Paris en parle depuis des mois et leur réputation grandit de jour en jour. Pas sûr que cela rende service à la musique de Young Michelin, pas vraiment le genre à servir de bande-son hype pour Le Grand Journal. Le groupe, qui enregistre son premier album (et devrait changer de nom d’ici la fin du mois suite à une demande « polie mais ferme » de l’entreprise au Bibendum), fait de l’indie pop en français, ce qui peut paraître suicidaire. Derrière le projet se cache Romain Guerret, alias Dondolo, loser magnifique qui traîne ses guêtres dans l’underground français depuis des lustres. Un mauvais jour de 2010 où le ciel est gris et où fatigue et lassitude se font sentir, il prend sa guitare et sa vieille boîte à rythmes et bricole quelques chansons. Des pop songs discrètes, spontanées, sincères, reposant sur une économie de moyens salutaire. Pas d’esbroufe. On pense aux Smiths, aux groupes du label anglais Sarah Records, à Indochine et au Daho des années 80, mais les références ne sont pas flagrantes. Le choix de l’idiome ? Une évidence. A l’instar de Mehdi Zannad, le Marseillais veut écrire en français comme les Anglais le font dans leur langue. Aller à l’essentiel et retranscrire des sentiments sans figures de style particulières. Miracle : son groupe n’est désormais plus seul, des formations comme Viking Dress ou La Femme (au son plus musclé) ont également décidé de se frotter à la langue de Sardou. Un défi risqué à l’heure où la plupart des autres groupes français se mettent à l’anglais, histoire de grappiller quelques nouvelles parts de marché.
Le quartier de Ménilmontant, autour de la longue rue pentue du même nom, est le royaume des amateurs de sons divers. La Maroquinerie et la Bellevilloise, salles de concerts et lieux de vie culturelle désormais incontournables, ne sont pas les seules à défendre un univers musical métissé. Sélection des meilleurs endroits « Sans musique on meurt », voilà ce que signifie l’acronyme qui donne son nom à cet ensemble de huit studios de répétition que louent chaque jour musiciens amateurs, semi-pro, et parfois nos amis les stars qui viennent préparer leurs live : Catherine Ringer, Arthur H, Benjamin Biolay, Uffie… On peut également louer des prestations : sonorisation de concert, matériel. Les suppléments d’âme de cet établissement ouvert il y a douze ans par un ancien régisseur, musicien amateur ? Son équipe à l’esprit familial, et les espaces communs et la courette, accueillants.
SMOM produit aussi le festival convivial Désin’Volt, qui soutient les musiques actuelles en développement, et en tant que membre fondateur du réseau MAP (Musiques actuelles à Paris, voir plus loin), ouvre gratuitement ses portes pendant les Nuits Capitales, pour des répétitions (notamment celle de No One Is Innocent le 17 novembre prochain, à 17 h, réservation sur contact.smom@wanadoo.fr). Enfin, le studio propose des chantiers-écoles pour des jeunes en difficulté qui s’intéressent aux métiers du son, et à ce titre, les techniciens et régisseurs SMOM sont tous en contrat d’insertion, un compromis dont chacun tire des bénéfices. Ou quand entreprise et altruisme ne s’ignorent pas.
10, rue Boyer, 20e. Du lundi au vendredi de 10 h à minuit, le samedi
jusqu’à 21 h, le dimanche de midi à minuit. Renseignements :
01 46 36 46 28. www.studios-smom.fr.
Texte et Photo : S. DESPREZ
La soirée Edit, dont le Rex Club accueille ce jeudi la troisième édition, est le résultat des efforts combinés d’une poignée de DJ’s habitués des platines parisiennes (Freeworker, Soulist, Psycut, Da Vince, Koko et Nick V) pour obtenir un créneau dans le temple électro de la capitale. Ils ont tapé fort avec leur première soirée, au début de l’année, en faisant venir deux Anglais ayant le vent en poupe, Floating Points et Benji B, et poursuivi en mai avec Seiji des Bugz in the Attic, et Mark De Clive, deux DJ’s de broken beat, un style qui n’a pas souvent eu droit de cité dans une programmation plutôt orientée techno.
En ouvrant ses portes à des organisateurs indépendants, le Rex Club retrouve ainsi un peu d’éclectisme électronique. Rebelote donc ce jeudi avec Ben Westbeech et Zed Bias, deux Anglais sortis de l’ombre par Gilles Peterson. Le “trendsetter” de Radio One est allé récupérer Zed Bias, pionnier du 2-step et fossile du dubstep, en stand-by depuis son hit Neighbourhood il y a onze ans, et s’est logiquement entiché de Ben Westbeech. Il faut dire que ce dernier a le profil du “usual suspect” pour l’animateur de Worldwide. Musicien de formation (violoncelle, piano), il se situe aux confins de la house, de la soul et du hip hop, sautant allègrement de l’un à l’autre sur son premier album Welcome to the Best Years of Your Life, qui a si bien plongé Peterson dans une nostalgie acid jazz qu’il l’a publié sur son label Brownswood. Westbeech revient ce mois-ci avec There’s More to Life Than This, une commande du fameux label de house new-yorkais Strictly Rhythm (hébergeur ponctuel de Masters at Work, Ultra Naté ou Osunlade). Du coup, le producteur de Bristol s’est mis au diapason, et le disque penche un peu plus vers la house vocale. Sur un album quasiment conceptuel mais assez inégal en termes de qualité (même s’il n’y a pas grandchose à redire sur la production), on aurait pu penser qu’il y avait de quoi cerner de plus près le bonhomme. Au final, on n’est pas beaucoup plus avancé, puisqu’il brouille les pistes avec une liste d’invités très variés (Motor City Drum Ensemble, Henrik Schwarz, MJ Cole...). Difficile donc de prédire ce qu’il jouera ce jeudi. Mais ce qui est sûr, c’est que son éclectisme sert les intérêts de tout le monde.
Soirée Edit, avec Ben
Westbeech et Zed Bias,
jeudi 20 octobre à partir
de 23 h 30 au Rex Club, 5, bd
Poissonnière, 2e. Mo Bonne
Nouvelle. Entrée gratuite.
Les amateurs de piano jazz savent où ils passeront la semaine : au Duc des Lombards. Quelques solides musiciens s’y succèdent durant le mois d’octobre. Le festival qui ne dit pas son nom commence avec le Cubain Harold Lopez Nussa, émule de Keith Jarrett, mais au jeu bouillant . Il sera suivi du pianiste franco-américain Jacky Terrasson avec son trio : un artiste atypique, toujours passionnant, dont le style alerte ne laisse jamais indifférent. Il a joué avec Cassandra Wilson, Michel Portal, oscillé entre un certain classicisme et l’avant-garde. Enfin, la semaine se termine avec Joey Calderazzo, une découverte de Branford Marsalis, un maître du hard bop (du 17 au 19). Trois poètes du piano aux styles bien différents.
Duc des Lombards, 42, rue
des Lombards, 1er.
M° Châtelet-Les Halles.
Tél. : 01 42 33 22 88.
A 20 h et 22 h. 35 € (Jacky
Terrasson), 28 € (Harold
Lopez Nussa et Calderazzo).
Le festival Les inRocKs Black XS s’ouvrira le mercredi 2 novembre prochain. Au programme, sept jours de concerts dans toute la France, entre Paris, Nantes, Toulouse, Caen, Marseille, Lille et Lyon. Pour l’occasion, découvrez la playlist officielle de l’événement : du rock impulsif de Wu Lyf à l’électro baroque de Sebastian, sans oublier Anna Calvi et ses inspirations magnétiques.
Le Festival Les Inrocks 2011 est sur Deezer,
Ecoutez la programmation !
Découvrez la radio Festival des Inrocks
Du 2 au 8 novembre à Paris, Lille, Caen, Nantes, Lyon, Marseille, Toulouse.
La 24e édition du Festival des Inrocks propose près de 80 concerts. Anna Calvi, WU LYF, SebastiAn et une quarantaine d’autres groupes affirmeront l’équilibre entre jeunes pousses et artistes confirmés. http://blogs.lesinrocks.com/festival-les-inrocks/
Décidément, on ne peut pas faire confiance à un rappeur. Lorsque Black Milk (le producteur rap le plus scruté de la scène underground US de ces cinq dernières années) nous annonçait en 2008, pas peu fier, que son projet de supergroupe hip hop nous scierait les pattes dans les six mois à venir, on l’avait cru, totalement
sous l’emprise d’une fascination largement avouée dans ces pages. Trois ans d’impatience et de frustration plus tard, le power trio rap Random Axe, composé de Sean Price, Guilty Simpson et l’ami Black Milk, déboule enfin dans les bacs et sur les planches parisiennes. Si les délais d’attente ont explosé, c’est que les
chefs étoilés de la nouvelle scène hip hop new-yorkaise ont pris leur temps. Rythmiques extraterrestres, mélopées de piano rabotées sur l’autel de l’efficacité, ambiances millénaristes et flows de prédicateurs vous atteignent droit au coeur. C’est que les loulous savent y faire pour perturber nos positions. On vous promet
la lune en vous aspirant vers le haut à coups de basses caoutchouteuses étirées, on vous plaque au sol en balançant des beats accrochés à des enclumes pour finalement vous laisser sonnés, mais ravis. Vous voilà prévenus, la venue du combo est à ne pas manquer. Assurément, la soirée hip hop du mois !
Random Axe, le 18 octobre à 20 h à la Bellevilloise, 19-21, rue Boyer, 20e. M° Gambetta ou Ménilmontant. Places : 28,60 €.
Du 7 au 15 octobre à la Maison des cultures du monde. Vibrations Caraïbes vous offre dix jours d'immersion dans les cultures caraïbes : jazz et musiques improvisées, musiques urbaines, plateau spécial “hip hop kreyol”… Mais aussi une plongée dans le 7e art contemporain et des rencontres littéraires.
Le Festival Vibrations Caraïbes, Festival des Arts contemporains de la Caraïbe et des Amériques à Paris a pour ambition d’opérer le tissage et le métissage des arts et cultures de la Caraïbe et des Amériques en faisant dialoguer les arts visuels, le spectacle vivant et la littérature des territoires de l’Archipel et de ses diasporas en plein cœur de Paris.Le Festival Vibrations Caraïbes propose depuis cinq ans deux semaines de rencontre de création contemporaine autour des espaces insulaires et diasporiques de la Caraïbe et des Amériques.
Le Festival des Arts Contemporains de la Caraïbe a consolidé son identité de plate-forme de rencontres artistiques transversales en connectant en un lieu névralgique, les énergies créatrices des Caraïbes insulaires et continentales et des diasporas issues des capitales culturelles européennes et nord. Le Festival Vibrations Caraïbes repose sur une exigence artistique et esthétique qui vise à la mise en place d’un rendez-vous majeur de la création contemporaine de la Caraïbe et des Amériques au cœur de Paris.
Aucun doute à son sujet : Bjørn Berge est un virtuose comme il en existe peu. Tous ceux qui l’ont vu en concert peuvent témoigner de sa maîtrise époustouflante de la guitare à douze cordes et de la fluidité bouleversante de son jeu de slide. “Homme-orchestre” mystérieux, il affiche une énergie inédite.
Pour sa troisième année, la Nuit électro devient la Nuit SFR Live Concerts. Mais le principe demeure: toute la nuit, des live et des DJ sets se succèdent dans la nef du Grand Palais. Aussi, pour cette occasion qui sort de l’ordinaire, le lieu a été revu : « Nous avons voulu offrir une scénographie en rupture avec les éditions précédentes, de manière à surprendre les spectateurs déjà venus. Aussi, les éléments choisis font directement référence aux origines et à l’esprit des musiques électroniques », expliquent les concepteurs Pierre Schneider et François Wunschel, de 1024 architecture. Le programme, lui, est tout ce qu’il y a de plus actuel. Et l’on apprécie qu’il nous balade entre Londres, Berlin et Paris. D’Angleterre, SBTRKT se pose en représentant de la scène post-dubstep, tandis que Crystal Fighters promet un show total, énergique et visionnaire. Modeselektor, cher à Ellen Allien, Miss Kittin ou Thom Yorke, apporte un petit goût de techno aus Berlin à la nuit. Il restera à vérifier si Agoria (en DJ set), Cassius (Zdar et Boombass promettent de l’inédit) et Nicolas Gomez (deep house, drum’n’bass et dubstep) sont prophètes dans leur pays. T.S. Le 8 octobre à partir de 18 h au Grand Palais, 3, avenue du Général Eisenhower, 8e. M° Champs- Elysées-Clemenceau. Places : 32 ¤.
Le casque de pilote de chasse est un indice : la musique que compose Cascadeur évolue bien au-dessus du sol. Cet Alexandre masqué possède à la fois le goût des énigmes et le don de divulguer des mélodies sensibles à l’extrême.
Arrangements soignés – arpèges de guitare, piano, cordes, chorale
juvénile – et chant de la mélancolie, son premier album The Human Octopus lui vaut
une nomination méritée pour le prix Constantin.
La Cigale, 120, bd de Rochechouart, 18e. M° Pigalle
ou Anvers. A 19 h. Pl. : 27 €.
Direction le Batofar, où nous attend Marianna Da Cruz, dont l’album Sistema Subversiva est une belle surprise. Le pedigree de cette musicienne explosive et très hot a tout ce qu’il faut pour charmer le public parisien : elle nous vient du Brésil, et, comme beaucoup d’artistes de sa génération, elle n’est pas seulement l’ambassadrice de la bossa et de la samba, mais plonge sa musique dans un bain électro régénérateur, tout en se permettant quelques chansons douces. Un talent du futur.
Batofar, face au 11, quai
François Mauriac, 13e.
M° Bibliothèque François
Mitterrand. Tél. : 01 45 21 06
78. A 19 h. Places : 18 €.
Tourcoing Jazz Festival fête son 25e anniversaire tandis que Jazz en Nord célèbre sa 25e édition. Les deux événements offrent de belles affiches où se croisent Sonny Rollins, Avishai Cohen, Ron Carter, Omar Hakim, Didier Lockwood, Vincent Segal, Erik Truffaz, Anthony Joseph…
Du jazz partout, du jazz pour tous, du jazz toujours ! » Ce leitmotiv résume à lui seul la motivation qui anime les deux principales structures défendant ce style musical dans la métropole lilloise : Jazz en Nord et Tourcoing Jazz Festival. Deux événements qui fêtent leurs 25e anniversaire et offrent un automne jazzy séduisant, avec la venue d’artistes majeurs, des rencontres inédites, des découvertes... Deux manifestations complémentaires, amies : « Le genre est suffisamment peu exposé pour que nous ne soyons pas en concurrence », lâche Patrick Dréhan, directeur artistique du Tourcoing Jazz Festival. Tout commence à Tourcoing, dans les années 1980, avec un cycle jazz dans le Centre d’action culturelle et des concerts historiques de Dizzy Gillespie, The Lounge Lizards ou Carla Bley. « Il s’est déclenché quelque chose à Tourcoing ; le public a suivi et le festival a été créé en 1986, pour répondre à cette attente des amateurs ». Au fil des ans, les grands noms s’y succèdent : Archie Shepp, Michel Petrucciani, Herbie Hancock, Chick Corea, Al Di Meola, mais aussi James Brown ou Compay Segundo. La manifestation crée aussi des liens solides avec Erik Truffaz, Didier Lockwood ou Richard Galliano. « Le jazz français est effervescent, très créatif. Cela est fondamental de défendre cette scène », milite Patrick Dréhan.
Des personnalités fortes Pour son 25e anniversaire, les amis Didier Lockwood ou Erik Truffaz seront bien présents au festival, comme des artistes aux inspirations jazz variées tels Avishai Cohen, Monty Alexander, Youn Sun Nah et Anthony Joseph, dans un registre plus funky. Et puis, en date décalée, la venue du maître Sonny Rollins. « Chaque année, Tourcoing Jazz et Jazz en Nord mettent en commun leur moyens pour un projet événementiel », se réjouit Dominique Desmond, directeur de Jazz en Nord. De son côté, Jazz en Nord, dont le spectre s’étend du jazz le plus classique à ses formes les plus expérimentales en passant par le blues, le gospel ou la world music, annonce une saison aussi passionnante avec des personnalités comme Omar Hakim, Steve Swallow et Carla Bley, Ron Carter, Eddie Palmieri ou Manu Dibango. Émanation de Tourcoing Jazz, la saison de concerts Jazz en direct est devenue Jazz en Nord en 1999 avec un rayonnement étendu à la métropole. « Jazz en Nord est plus qu’une simple programmation jazz. Nous organisons des conférences, des ciné-concerts dans des collèges, des rencontres, des concerts en prison ou en maisons de retraite », indique Dominique Desmond. « Il faut aller chercher le public, lui faire aimer le jazz. C’est notre mission ! » Contrat rempli, aussi bien chez Jazz en Nord que chez Tourcoing Jazz Festival. Joyeux anniversaires ! •
Tourcoing Jazz Festival, avec Avishai Cohen (16 octobre, Théâtre municipal), Didier Lockwood / Vincent Segal (17 octobre, Théâtre de l’Idéal), Monty Alexander (19 octobre, Théâtre municipal), Erik Truffaz (21 octobre, Théâtre municipal), Anthony Joseph (21 octobre, Magic Mirror), Youn Sun Nah (22 octobre, Théâtre municipal), Tél. : 03 59 63 43 63. www.tourcoing-jazz-festival.com/ Jazz en Nord, avec Omar Hakim (11 octobre, Théâtre Charcot), Sonny Rollins (29 octobre, Colisée), Steve Swallow / Carla Bley (5 novembre, Théâtre Charcot), Ron Carter (15 novembre, Colisée), Eddie Palmieri (26 novembre, Hippodrome), Manu Dibango (14 janvier, Casino Barrière), Billy Cobham (27 mars, Théâtre Charcot), etc. Tarifs : de de gratuit à 45 a. Tél. : 03 28 04 77 68. www.jazzenord.com