Concert Folk : This Is The Kit

Quand elle chante sur des arpèges folk ou des délicatesses au banjo, l’Anglaise Kate Stables égale allègrement les mélodies de Laura Veirs. Mais son Wriggle Out the Restless – produit par Morning Star – connaît aussi des séquences électriques. Une belle collection d’états d’âme joliment mis en mélodies.

Auteur l'année passée de son second album, Kate Stables, alias This Is The Kit, fera escale à l'Espace B de Paris le 30 septembre prochain en compagnie de The Magic Lantern lors d'une soirée faisant la part-belle au folk sous toutes ses formes.

Espace B, 16, rue
Barbanègre, 19e.
M° Corentin Cariou. A 20 h 30.
Places : 5 €.

www.thisisthekit.co.uk
www.myspace.com/themagiclantern


Theophilus London ( Concert - Hip Hop )

S’il y a une chose très ennuyeuse chez Theophilus London, c’est sûrement son génie. Ce truc inexplicable, agaçant parfois – on l’avoue, on est un peu jaloux… – qui fait que les petites critiques bien senties qu’on a envie de lui balancer (sur son look de “sapeur 2.0”, son arrogance calculée pour faire entrouvrir les bouches des filles durant ses concerts...) restent souvent rangées au fond de notre gorge. Flamboyant spécimen de la – fâcheuse – tendance « tout le monde il est beau, tout le monde il est pop » qui phagocyte la musique, le MC chanteur originaire de Brooklyn est l’ovni musical acidulé qui, en à peine deux ans, a fracassé les canons du rap avec ses beats drapés dans du velours pop et magnétique. Ses deux fabuleuses mixtapes Jam et surtout This Charming Mixtape ont donné un nouvel élan à cette vague de fond qui invite un peu plus chaque jour le hip hop à muter avec son environnement sonore. Il n’en fallait pas plus pour faire accéder le bleu au statut d’icône hipster. Voilà qu’un jeunot sorti des méandres de l’Internet indé se mettait donc soudainement à noyer le rap de papa dans une bassine jouissive de new wave (Computer Love), de soul stylisée (Wine and Chocolates) et de pop synthétique aux basses langoureuses (Why Even Try). Et si Theophilus London était tout simplement le premier représentant de la star du nouveau millénaire ? Une métaimage, entre illusions et frisson hype, experte en frissons soniques aux allures de futurs classiques.
Le 29 septembre à 20 h à la Machine du Moulin rouge, 90, bd de
Clichy, 18e. M° Blanche. Pl. : 25,30 ¤.



Concert : Zola Jesus - Conatus

De prime abord, ce nouveau blond platine lui va plutôt bien. De toute façon, on préfèrera toujours Nika Roza Danilova ainsi plutôt que dégoulinante de goudron – voir la pochette de Stridulum II, paru l’année dernière. Et cette réforme de
la couleur ne se limite pas aux cheveux : blanche comme un linceul, Zola Jesus reconnaît, assume, confesse qu’avec Conatus (sortie ce 26 septembre), elle a cherché à sonner plus pop. C’est courageux. Car dans la mouvance witch house (combinaison d’électronique et de gothique ; “witch” signifie “sorcière”), “pop”
est quasiment un gros mot. Mais que les adeptes du groupe Salem et de la magie noire de Zola Jesus première version soient rassurés : l’Américaine qui a grandi dans un trou du Wisconsin n’a mis qu’un léger bémol à son Stridulum. Conatus garde quelques souvenirs de la musique industrielle – dans les battements va-t-en-guerre –
et les séquenceurs dirigent la manoeuvre. Des accords de piano en suspension permettent à Zola Jesus de placer sa voix à la Patti Smith. A ceci près que, dogme gothique, le chant émane des profondeurs d’une chambre d’échos. Avec Avalanche, Ixode, Seekir, et quand le disque s’emballe, c’est une joie de quitter la catacombe.
Une chauve-souris blanche frappe à la porte des radios, fait toc-toc à l’entée de la discothèque. Un drôle de tempérament qui se manifeste aussi en public.
Le 28 septembre à 20 h au
Point Ephémère, 190, quai
de Valmy, 10e. M° Jaurès.
Places : 15 ¤



“WHERE IT ALL BEGAN” - APPLAUSE

Quand Nicolas Lys en aura marre de s’entendre dire qu’il a la voix de Jeff Buckley, chantera-t-il d’une autre manière ? Peu probable. Le chanteur français n’est pas dans une imitation ; sur le rock sensible des quatre musiciens belges, il vocalise à l’instinct. Alors, on suit les modulations de sa voix de tête sur toutes les tonalités - du rock au jazz cool - combinées par des guitares et un clavier qui connaissent la musique. Car possible qu’en plus de Nicolas Lys la valeur d’Applause tienne à sa musicalité supérieure, à quelques joliesses qui les distinguent du lot : les hédonistes All About You et Black Sand ; l’irrésistible Hope You’re Better et la nostalgie de Feelings et The Woods. Reconnaissons au passage l’apport du producteur Daniel Presley (The Breeders, Faith No More, Dionysos), qui a eu le don de mener Applause encore un cran au-dessus. A suivre.


Stacey Kent - Concert L’Estival-de-Saint- Germain-en-Laye

La chanteuse américaine Stacey Kent, installée en Grande- Bretagne, séduit aujourd’hui un large public. Il faut dire qu’elle mène sa carrière astucieusement, mélangeant jazz et reprises de standards pop, souvent cuisinés avec de la musique brésilienne. Dans ce choix, elle n’a pas oublié le public français qui devrait réserver un bel accueil aux chansons de son nouvel album Raconte-moi. Elle y reprend le morceau de Benjamin Biolay et Keren Ann Jardin d’hiver, mais aussi d’autres thèmes, tous chantés dans notre langue avec cet accent piquant qui fait son charme. Elle est la vedette de la 5e édition du festival Jazz en boucle, qui se tient jusqu’au 25 septembre au Théâtre Saint-Maur. Elle se produira aussi au festival L’Estival-de-Saint- Germain-en-Laye (Théâtre Alexandre-Dumas) le 8 octobre.


Soirée “100% Dynamite By Soul Jazz Records"

Entre Kingston et London, notre coeur balance... Tout comme celui du mythique label britannique Soul Jazz Records, base arrière londonienne de la culture reggae “made in Jamaica”. En presque vingt ans d’existence, le label aura mis en lumière l’héritage (et les trésors perdus) de la musique jamaïcaine de prodigieuse manière en publiant des compilations devenues essentielles pour tous les amateurs de reggae, de dub ou de rocksteady. Devenues les références discographiques ultimes de la maison, les compilations “100% Dynamite” ont notamment remis au goût du jour les classiques du légendaire label jamaïcain Studio One. Avec un tel curriculum vitae, on ne peut qu’avoir un a priori positif lorsqu’une soirée “100% Dynamite” (la résidence londonienne du label ) débarque dans la capitale en promettant de “dynamiter” le Cabaret Sauvage. Au menu des festivités : tous les rare grooves, classiques et big tunes qui font la saveur et la réputation de ces fameuses compilations, orchestrés de main de maître par l’excellent Soul Jazz Sound System (Pete Reilly et Scott Bethell aux platines, MC Oxman au micro). La soirée annonce déjà un dancefloor surchauffé, entre downtempo et uptempo... De quoi vous mettre en transe jusqu’au prochain trip à Kingston – via London, évidemment.

Soirée “100% Dynamite By Soul Jazz Records”,
le 24 septembre à 23 h au Cabaret
Sauvage, parc de la Villette, 59,
bd McDonald, 19e. M° Porte de la Villette.
Entrée : 14,80 €.



Et pour vous mettre déjà dans l’ambiance, un mix 100% Dynamite rien que pour vos oreilles.

01 Dancehall 2 , 20 min Mix by Rockers At Work

Concert Fortes têtes

Four Tet est un héros très discret de l’électro. Loué pour ses arabesques sonores, il est devenu au cours de la dernière décennie l’un des remixeurs les plus courus d’Angleterre, non pas pour sa propension à rendre un titre plus dansant, mais pour son talent à déconstruire et à reconstruire quasiment un nouveau morceau. Il a d’ailleurs fait de cet art le concept d’un album entier, la double compilation “Remixes”, avec un disque “remixé” et un disque “remixeur”. Souvent considéré comme un explorateur de la musique électronique, quand il ne fait pas office de pionnier, il a également formé il y a quelques mois un groupe avec le mystérieux producteur dubstep anglais Burial et Thom Yorke de Radiohead, le temps d’un maxi, Ego/Mirror, au succès immédiat. Dernièrement, Four Tet a été chargé par Fabric de préparer un mix pour le 59e volume de la série FabricLive, et c’est la raison pour laquelle il est au Rex Club ce jeudi, dans le cadre de la soirée London to Paris. Il jouera sans doute quelques tracks de ce mix, dont ceux de Krazy Baldhead, Burial, Ricardo Villalobos, ou du Britannique Floating Points, qui l’accompagnera (avec Casper C, un petit jeune bien éduqué de Camden) dans la cabine DJ du Rex. Floating Points, repéré grâce à son EP Vacuum Boogie il y a deux ans, fait lui aussi partie de ces artistes insaisissables de l’électro, comme en témoigne son projet Floating Points Ensemble, un orchestre de seize musiciens qu’il dirige derrière son clavier Fender Rhodes. Avec ces deux-là, le spectre musical s’élargit comme rarement, et ce jeudi, vos pavillons suivront à coup sûr le même mouvement.
S.B.
London To Paris, le 22 sept. à 23 h 30 au Rex
Club, 5, bd Poissonnière, 2e. Mo Bonne Nouvelle.
Tél. : 01 42 36 10 96. Entrée : 10-15 €.



Concert Anna Calvi

L’Angleterre a un chic certain pour provoquer des engouements factices. Reste que la musique d’Anna Calvi nous a tout de suite parlés : voix grave et silhouette fluette, musique sensuelle et péremptoire, cette Britannique singulière a créé la sensation l’hiver dernier avec un répertoire qui ne doit rien à personne (sauf peut-être Edith Piaf, dont elle reprend le « Jezebel », ou Jeff Buckley) : au lieu des guitares distordues de la brit-pop, les arpèges cristallins et menaçants d’une Fender Stratocaster, à la place des miaulements prétentieux à la Oasis, une voix évoquant plaisirs et tourments… Pas de crâneries de surface, mais la retenue et l’explosivité d’une pasionaria vêtue de l’habit rouge sang d’un torero. Puissant,
instinctif, le premier album de cette jeune femme de 28 ans a déjà tout d’une pierre d’angle sur laquelle devrait reposer une carrière solide. Enregistré dans un soussol pendant trois ans (ce qui en dit long sur l’abnégation et le perfectionnisme
de ce brin de femme), ce rock a quelque chose de cosmique : il doit autant à Nina
Simone pour son ampleur émotionnelle, à Ennio Morricone pour sa dramaturgie cinéphilique, qu’aux groupes new wave pour sa capacité à s’enfoncer dans les ténèbres afin d’en ressortir illuminé. Une pop-rock belle et sauvage comme un cheval qui s’emballe, portée par l’harmonium de Mally Harpaz et la batterie de Daniel Maiden-Wood, auquel le public a pu goûter lors d’un passage confidentiel au printemps au Café Julien. Anna et ses musiciens reviennent dans une jauge supérieure pour un live qui s’annonce une nouvelle fois fort en émotions. •
Espace Julien, 39, cours Julien,
Marseille 6e. Le 24 septembre à
19h30. Tarif : 25,20 a.
Tél. : 04 91 24 34 10.
www.espace-julien.com


Festi'Val de Marne

Cette année le Festi’val souffle ses 25 bougies ! Voilà 25 ans que le Festi’Val-de-Marne rayonne et envoie musiques et mots au sein d’une programmation riche d’artistes talentueux de renommée comme de l’avenir pour un public nombreux et intergénérationnel.

Créé au mois d’octobre 1987, sous le parrainage de Jean Ferrat et Michel Germa, le festival a toujours voulu défendre une certaine forme, une certaine approche de la chanson, des musiques aussi, toujours dans un esprit curieux et audacieux. Cette année, plus d’une vingtaine de villes du 94 accueilleront environ 80 artistes sur leurs scènes, allant du rock à la chanson (à textes) passant par les musiques du monde, et les concerts familiaux,… Le festival conviera quelques un(e)s de ses artistes fétiches pour cette édition

Plus de 80 artistes à découvrir : Yael Naim, Florent Marchet, Brigitte, Thomas Fersen, L, Hushpuppies, Jérôme Van Den Hole, Madjo, June et Lula, Bertand Belin, Dubmatix, Flox, Marvin…
Réservations : 01 45 15 07 07.
www.festivaldemarne.org.
DOSSIER DE PRESSE




Festi'Val de Marne - Teaser 2011 par festivaldemarne

Anthony Joseph And The Spasm Band

Originaire de Trinidad, installé à Londres, Anthony Joseph a le charme des Noirs sombres, pleins de fierté et de poésie que l’on croisait dans les années 1970, quand la musique ne cherchait pas à en mettre plein la vue et à rapporter le
plus de dollars et de chaînes en or possible. Anthony se situe à l’opposé de ce business. Souvent présenté comme chanteur et écrivain, notion difficile en cette période de mercantilisme aveugle, il rappelle deux autres grands diseurs soul et
politiques, le regretté Gil Scott-Heron et Linton Kwesi Johnson. C’est en 2009 que l’on a découvert Anthony grâce à son deuxième album Bird Head Son, dont la pochette
ressemblait à celle du chefd’oeuvre de Taj Mahal, The Real Thing. Anthony a tout de suite séduit par son érudition, sa quête de la “Great Black Music”, sa manière de tout assimiler, depuis le blues griot et les origines africaines. Il n’a pas cessé, depuis, de faire danser les foules, et son nouvel album, Rubber Orchestras, devrait lui permettre de conserver son aura. “Rubber” signifie “en caoutchouc”. Un résumé assez juste de son style, où l’explosivité instrumentale reste suave, sensuelle. Il installe un fond de rythmes swing et de transe – jazz caribéen et calypso, cuivres
dorés, parties free (que ne renierait pas le Coltrane de la mystique africaine), guitares griotes, choeurs–, en prenant soin de ne pas déranger la souplesse de l’ensemble. Aucun instrument n’est mis en avant. On voyage dans un train chaud et léger. Au New Morning, les spectateurs parisiens auront certainement chaud. Anthony
Joseph et son Spasm Band ne s’arrêtent jamais.
Le 15 septembre à 20 h au New
Morning, 7, rue des Petites Ecuries,
10e. M° Château d’Eau.
Tél : 01 45 23 51 41. Places : 24 ¤.



Rebel Rave - Cabaret Sauvage

Née de l’imaginaire du turbulent Damian Lazarus, la Rebel Rave se promène de Miami jusqu’au agenda_ Machu Picchu pour présenter les trublions de Crosstown Rebels.
Avec, pour son passage à Paris, le doux dingue Seth Troxler, l’unique Jamie Jones et le boss lui-même,
Damian Lazarus.
23 ¤ – 23 h - 7 h
Cabaret Sauvage
59, boulevard Macdonald, 19e
Mo Porte de la Villette
SAMEDI 17- 2011

Le maxi week-end de Minus-Soirée Rex Club

La nouvelle de l’été dans le milieu des DJ’s concernait Minus, l’un des labels majeurs de la musique électronique, mené par Richie Hawtin, alias Plastikman,
Canadien formé à Detroit et installé à Berlin. Trois de ses plus fidèles lieutenants, la Polonaise Magda, l’Américain Troy Pierce et le Canadien Marc
Houle, tous promoteurs d’une techno minimale qui aura dominé une bonne partie des débats dans la dernière décennie, ont décidé de quitter Minus pour aller former leur propre label, Items and Things. Il est donc assez croustillant de voir les
deux derniers à l’affiche du Rex pour la double soirée “48H00 with Minus”. Samedi, le week-end commence avec Troy Pierce et Heartthrob, Américain lui aussi exilé dans la capitale allemande, et adepte d’une techno hypnotique et glaciale. Ces deux-là auraient préparé un set spécial pour l’occasion. Ils seront accompagnés de John Gaiser, auteur du hit “Oolooloo”, et de Hobo, compositeur du bondissant “Symptom”.
Dimanche soir suivront l’Italien Fabrizio Maurizi, dont les sets comme les disques sont bâtis comme des autoroutes de techno qui portent le danseur toute la nuit, et l’Espagnol Paco Osuna, résident du Club4 à Barcelone. Le point d’orgue de la soirée sera le live de Marc Houle dont les hits “Techno Vocals” ou “Bay of Figs” font toujours un effet monstre en club. Producteur prolifique, Marc Houle peut désormais grâce à Items and Things publier les centaines de tracks inédits qu’ilgarde en stock et distille au fil de ses sets. Après avoir fait le plein de réputation au sein de l’écurie de Minus, il semblerait que la vision autoritaire de Richie Hawtin l’ait un peu lassé. Si Houle, Magda et Pierce réfutent toute grosse engueulade, on devine quelques différends artistiques dans leurs récentes interviews : « Il y a toujours des limitations quand tu n’es pas le propriétaire du label. Minus a une direction artistique très stricte, Richie des idées pour le futur, et il gère le label dans ce sens. » Si on ne sait pas trop quel crédit accorder aux déclarations du trio concernant leur lassitude des “top clubs”, et l’envie de « revenir dans des endroits underground », on se doute aussi qu’ils n’ont pas envie de perdre la rentrée d’argent vitale que constitue le fait d’être booké en tant que DJ de chez Minus. Et si ça permet de monter des plateaux d’exception comme celui du week-end, profitons-en. S.B.
Soirée “48h00 with Minus”, samedi
10 et dimanche 11 septembre
à minuit au au Rex Club, 5, bd
Poissonnière, 2e. Entrée : 15 €, 12 €
en prévente (pass 2 nuits : 20 €).


Joyeusement D.I.R.T.Y

Ça y est, vous êtes rentrés ? Vous avez fait le plein d’énergie régénératrice et de soleil ? Tant mieux, les enfants, parce que maintenant, il va falloir recaler les corps et les esprits sur le rythme harassant de la vie citadine. Voilà qui vous file déjà le cafard ? Pas de panique, on a un antidote pour vous. Un savant remède pour faire perdurer jusqu’au bout de l’imagination cet état de plénitude qui vous a habité durant les vacances : la fête ! Et pour célébrer ces rêves d’évasion permanente qui se bousculent dans vos caboches, les amis de D.I.R.T.Y Soundsystem et leurs protégés nous invitent à jouer les prolongations estivales dans leur “sonique-mobile” rutilant. 100 % funny, 100 % happy, 100 % D.I.R.T.Y, c’est la ligne de conduite explosive promise par Pilooski et Pentile, alias les cuistots électro de Discodeine. Le duo frenchy, qui a fait péter les contours (oniriques) de la musique électronique et du groove surréaliste cette année avec son album homonyme, annonce une rentrée des classes jouissive. Voilà qui promet un dancefloor en transe, sûrement déjà happé par les hallucinations rock arty et crépusculaires des inclassables Tristesse Contemporaine. Avec leur obsession de vouloir nous voir perdre la boule devant l’effet addictif de leurs saillies soniques, les plus internationaux des Parisiens (et inversement) nous réservent sûrement une jolie place d’honneur dans leur carnaval des possibles.



D.I.R.T.Y Party, le 10 septembre à partir de 23 h
au Social Club, 142, rue Montmartre, 2e.
M° Bourse. Entrée : 15 €.

Festival Eldorado

Montrer de la plus belle des manières la scène musicale indépendante actuelle, c’est la mission d’utilité publique que s’est assignée cette troisième édition du festival Eldorado. A la croisée des chemins entre rock convulsif, folk bucolique et pop pastorale, la programmation à l’ouïe fine place cette rentrée des classes sous le double signe de l’éclectisme et de l’élégance. Voilà qui tombe à pic puisqu’on ne voit pas comment, une fois l’esprit décidé à prendre la tangente, nous pourrions nous passer des promesses d’été indien onirique que nous murmurent les mélodies douces-amères du talentueux songwriter canadien Ron Sexsmith (le 14). Lovées entre ciel et terre, on jurerait y voir toutes les beautés du monde... Une vision paradisiaque que suscitent aussi les envolées rock lo-fi des turbulents Américains de Man Man (le 16) et le psychédélisme régénérateur de Wooden Shjips (le 15) – dont les fantasmes soniques évoquent aussi bien le krautrock irrévérencieux de Neu ! que le garage du 13th Floor Elevator. Vous avez encore envie de voyages ? De farniente à l’ombre de rythmiques “uptempo” et d’horizons vocaux crépusculaires ? A l’Ouest, rien de nouveau ? C’est que vous n’avez pas encore trouvé votre Eldorado...

Jusqu’au 16 septembre à 19 h au Café de la Danse, 5, passage Louis Philippe, 11e. M°
Bastille. Pl. : 22 ¤ par soir, 75 ¤ le pass 5 jours.

Jazz à la Villette 2011

« Jazz is not dead ! », proclame chaque année le très dynamique festival de la Villette, ce qui ne l’empêche pas de convoquer l’histoire. Pour sa première semaine, il nous propose ainsi deux beaux matchs : samedi soir, l’ombrageuse bassiste afro-américaine Meshell Ndegeocello s’attaque au maître du funk moderne et du collage, Prince. A la tête d’une formation légère (basse, batterie, guitare), elle jouera Little Red Corvette ou le fameux Purple Rain. Meshell, on l’apprécie beaucoup, même si elle se fiche pas mal qu’on l’apprécie beaucoup, consciente, en quelques oeuvres, de Plantation Lullabies (1993) au nouveau Devil’s Halo, d’être devenue
une haute figure de la musique noire qui n’a rien à envier au champion de Minneapolis.

Le lendemain, l’autre match à suivre “opposera” le batteur francoitalien Aldo Romano à un grand créateur disparu, le cornettiste free Don Cherry. Ce musicien talentueux et fertile ne publie pas toujours des disques intéressants, mais il touche parfois la cible. Son album Complete Communion to Don Cherry fait partie de ses réussites. Entouré de sa belle équipe – le contrebassiste Henri Texier, la
saxophoniste Géraldine Laurent, qui balance toujours bien, et le trompettiste italien Fabrizio Bosso –, il rend accessibles les répertoires de Don et d’Ornette Coleman. Leur swing nerveux devrait séduire les habitués d’un rendez-vous de fin
d’été qui, avec Rock en Seine, sonne les trois coups de la rentrée. S.K.
Jazz à la Villette, jusqu’au 11 sept.
“Gett off” : Meshell Ndegeocello
(1re partie : Sidonie Box), le 3 à 20 h
dans la Grande Halle. Places : de
21 à 25 ¤. Aldo Romano Quartet, le
4 à 16 h 30 à la Cité de la musique.
Places : de 18 à 22 ¤. M° Porte
de Pantin. Tél. : 01 44 84 44 84.




Video Jazz à la Villette

Festival Radar

Avant le grand rush automnal et sa multitude de concerts, les premiers rendez-vous musicaux de la rentrée ont lieu au Festival Radar organisé par le Grand Mix. Un événement resserré sur deux jours pour cette 7e édition, qui met l’accent sur les jeunes artistes. L’ouverture se fera avec Gaëtan Vandewoude et sa formation Isbells, dans une pop folk pleine de douceur et d’envolées vocales enchanteresses (le 9 septembre, 19h, église Notre-Dame-des-Anges). La soirée continue au Grand Mix avec le folk acoustique et frais des Bordelais de Botibol, le rock pop bancal et chaviré de Man Man, bande de joyeux doux-dingues de Philadelphie, l’indie pop folk légère et bien roulée des Anglais de The Leisure Society et, enfin, le songwriting rock lo-fi alternatif de Kurt Vile & The Violators, ancien guitariste de The War On Drugs et également résident de Philadelphie (le 9 septembre, 20h, Grand Mix). Le lendemain, les Londoniens de Flotation Toy Warning assureront le début de soirée avec leur mariage de space rock et de dream pop (le 10 septembre, 19h, Hospice d’Havré). Avant de filer de nouveau au Grand Mix pour retrouver le cold rock apocalyptique du collectif franco-américain Les Marquises, l’afro-electro-pop déraillée des Hispano-Britanniques de Crystal Fighters, la musique électronique en tensions, en torsions, profonde, sombre et puissante du Parisien Mondkopf, ainsi que l’electro disco rock arty du trio londonien Is Tropical, nouvelle sensation du label Kitsuné (le 10 sep., 20h, Grand Mix).
Le Grand Mix, 5, place Notre-
Dame ; église Notre-Dame-des-
Anges, 73, rue Nationale ; Hospice
d’Havré, 100, rue de Tournai ;
Tourcoing. Tarifs : 6 a (église Notre-
Dame-des-Anges et Hospice
d’Havré) ; 11 et 14 a par soir (Grand
Mix) ; 20 et 26 a (pass global).
Tél. : 03 20 70 10 00.
www.legrandmix.com