Originaire de Trinidad, installé à Londres, Anthony Joseph a le charme des Noirs sombres, pleins de fierté et de poésie que l’on croisait dans les années 1970, quand la musique ne cherchait pas à en mettre plein la vue et à rapporter le
plus de dollars et de chaînes en or possible. Anthony se situe à l’opposé de ce business. Souvent présenté comme chanteur et écrivain, notion difficile en cette période de mercantilisme aveugle, il rappelle deux autres grands diseurs soul et
politiques, le regretté Gil Scott-Heron et Linton Kwesi Johnson. C’est en 2009 que l’on a découvert Anthony grâce à son deuxième album Bird Head Son, dont la pochette
ressemblait à celle du chefd’oeuvre de Taj Mahal, The Real Thing. Anthony a tout de suite séduit par son érudition, sa quête de la “Great Black Music”, sa manière de tout assimiler, depuis le blues griot et les origines africaines. Il n’a pas cessé, depuis, de faire danser les foules, et son nouvel album, Rubber Orchestras, devrait lui permettre de conserver son aura. “Rubber” signifie “en caoutchouc”. Un résumé assez juste de son style, où l’explosivité instrumentale reste suave, sensuelle. Il installe un fond de rythmes swing et de transe – jazz caribéen et calypso, cuivres
dorés, parties free (que ne renierait pas le Coltrane de la mystique africaine), guitares griotes, choeurs–, en prenant soin de ne pas déranger la souplesse de l’ensemble. Aucun instrument n’est mis en avant. On voyage dans un train chaud et léger. Au New Morning, les spectateurs parisiens auront certainement chaud. Anthony
Joseph et son Spasm Band ne s’arrêtent jamais.
Le 15 septembre à 20 h au New
Morning, 7, rue des Petites Ecuries,
10e. M° Château d’Eau.
Tél : 01 45 23 51 41. Places : 24 ¤.
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